calendar 14/07/2014

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Les BRICS vont tenter de créer leur banque cette semaine

Les BRICS vont tenter de créer leur banque cette semaine
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Les grands pays émergents des Brics vont tenter cette semaine de créer leur banque, en contrepoids aux institutions internationales, lors de leur sixième sommet annuel au Brésil, un rendez-vous visant aussi à renforcer les liens avec l'Amérique latine. Passée la fièvre du Mondial de foot, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, accueillera les dirigeants de Russie, d'Inde, de Chine et d'Afrique du Sud, mardi au Brésil où est prévue une rencontre inédite avec plusieurs chefs d'Etat sud-américains. Les Brics (acronyme formé par les initiales en anglais de ces pays), plus de 40% de la population et près du cinquième de la richesse de la planète, espèrent s'entendre sur la création de leur propre système financier, afin de limiter l'hégémonie de la Banque mondiale ou du Fond monétaire international (FMI) où ils s'estiment mal représentés. « Ce sommet marque l'ouverture d'un nouveau cycle du groupe qui s'institutionnalise avec la création de deux instruments financiers: une banque de développement et un accord sur les réserves », a annoncé José Alfredo Graça Lima, sous-secrétaire du ministère brésilien des Affaires étrangères. La banque, destinée à financer des travaux d'infrastructures, devrait être pourvue d'un capital de 50 milliards de dollars, apporté à part égales par les pays membres d'ici sept ans, selon des sources du gouvernement brésilien, alors que la Russie a évoqué un capital initial de 10 milliards. Reste aussi à s'accorder sur le lieu de son siège, objet de tensions à peine voilées. Un responsable du Kremlin a récemment assuré qu'elle serait basée à Shanghai, l'une des pistes les plus probables avec New Delhi, tandis que le gouvernement sud-africain a réaffirmé cette revendication. L'accord sur les réserves permettrait de disposer d'un montant de 100 milliards de dollars, dont 41 apportés par la Chine, 18 par la Russie, le Brésil et l'Inde, et 5 par l'Afrique du sud. Son objectif vise à protéger leurs économies des fluctuations des marchés des changes ou en cas de crise de la balance de paiement. "CRÉER DES ALTERNATIVES" "Les Brics veulent créer des alternatives, une sorte de politique monétaire globale plus en accord avec les réalités des pays émergents", explique à l'AFP André Perfeito, économiste au sein du cabinet de conseils brésilien Gradual Investimentos. Le groupe pourrait ainsi émettre officiellement depuis la tribune brésilienne une protestation contre la paralysie de la réforme du FMI, qui était censé leur offrir davantage de droits de vote. Au-delà du serpent de mer que représente la domination financière occidentale, la réunion de Fortaleza et Brasilia ouvre d'autres perspectives, avec un marathon de réunions bilatérales. Le président russe Vladimir Poutine, de retour sur la scène diplomatique depuis son éviction du G8 consécutive à la crise ukrainienne, y voit l'occasion de rompre l'isolement de Moscou, à travers une tournée plus large en Amérique latine, de Cuba à l'Argentine. De son côté, le président chinois XI Jinping n'a encore jamais rencontré son homologue sud-africain Jacob Zuma, ni surtout le nouveau Premier ministre indien Narendra Modi, un nationaliste hindou qui effectuera sa première grande sortie internationale. Les Brics entendent enfin s'intéresser à la dynamique économique de l'Amérique latine au moment où leur propre croissance donne des signes d'essoufflement, notamment au Brésil et en Russie, dont les prévisions avoisinent les 1% pour cette année. "Ce ne sont peut-être plus les étoiles d'antan mais les Brics réunissent deux choses importantes: ce sont des économies organisées et avec un volume important", commente M. Perfeito. Les Brics pourraient-ils profiter du sommet pour envisager de s'élargir à de nouveaux pays membres ? "Ce n'est pas à l'ordre du jour", a répondu la présidente Dilma Rousseff vendredi devant la presse. Après le sommet se tiendra jeudi dans la capitale brésilienne un forum inédit "Chine-Amérique latine" avec la Celac (la Communauté d'États latino-américains et caraïbes). Une nouvelle preuve de l'intérêt de Pékin pour cette région où ses investissements ont atteint l'an dernier 16,5 des 90 milliards de dollars placés à l'étranger.

Les grands pays émergents des Brics vont tenter cette semaine de créer leur banque, en contrepoids aux institutions internationales, lors de leur sixième sommet annuel au Brésil, un rendez-vous visant aussi à renforcer les liens avec l'Amérique latine.

Passée la fièvre du Mondial de foot, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, accueillera les dirigeants de Russie, d'Inde, de Chine et d'Afrique du Sud, mardi au Brésil où est prévue une rencontre inédite avec plusieurs chefs d'Etat sud-américains.

Les Brics (acronyme formé par les initiales en anglais de ces pays), plus de 40% de la population et près du cinquième de la richesse de la planète, espèrent s'entendre sur la création de leur propre système financier, afin de limiter l'hégémonie de la Banque mondiale ou du Fond monétaire international (FMI) où ils s'estiment mal représentés.

« Ce sommet marque l'ouverture d'un nouveau cycle du groupe qui s'institutionnalise avec la création de deux instruments financiers: une banque de développement et un accord sur les réserves », a annoncé José Alfredo Graça Lima, sous-secrétaire du ministère brésilien des Affaires étrangères.

La banque, destinée à financer des travaux d'infrastructures, devrait être pourvue d'un capital de 50 milliards de dollars, apporté à part égales par les pays membres d'ici sept ans, selon des sources du gouvernement brésilien, alors que la Russie a évoqué un capital initial de 10 milliards.

Reste aussi à s'accorder sur le lieu de son siège, objet de tensions à peine voilées. Un responsable du Kremlin a récemment assuré qu'elle serait basée à Shanghai, l'une des pistes les plus probables avec New Delhi, tandis que le gouvernement sud-africain a réaffirmé cette revendication.

L'accord sur les réserves permettrait de disposer d'un montant de 100 milliards de dollars, dont 41 apportés par la Chine, 18 par la Russie, le Brésil et l'Inde, et 5 par l'Afrique du sud. Son objectif vise à protéger leurs économies des fluctuations des marchés des changes ou en cas de crise de la balance de paiement.

"CRÉER DES ALTERNATIVES"

"Les Brics veulent créer des alternatives, une sorte de politique monétaire globale plus en accord avec les réalités des pays émergents", explique à l'AFP André Perfeito, économiste au sein du cabinet de conseils brésilien Gradual Investimentos.

Le groupe pourrait ainsi émettre officiellement depuis la tribune brésilienne une protestation contre la paralysie de la réforme du FMI, qui était censé leur offrir davantage de droits de vote.

Au-delà du serpent de mer que représente la domination financière occidentale, la réunion de Fortaleza et Brasilia ouvre d'autres perspectives, avec un marathon de réunions bilatérales.

Le président russe Vladimir Poutine, de retour sur la scène diplomatique depuis son éviction du G8 consécutive à la crise ukrainienne, y voit l'occasion de rompre l'isolement de Moscou, à travers une tournée plus large en Amérique latine, de Cuba à l'Argentine.

De son côté, le président chinois XI Jinping n'a encore jamais rencontré son homologue sud-africain Jacob Zuma, ni surtout le nouveau Premier ministre indien Narendra Modi, un nationaliste hindou qui effectuera sa première grande sortie internationale.

Les Brics entendent enfin s'intéresser à la dynamique économique de l'Amérique latine au moment où leur propre croissance donne des signes d'essoufflement, notamment au Brésil et en Russie, dont les prévisions avoisinent les 1% pour cette année.

"Ce ne sont peut-être plus les étoiles d'antan mais les Brics réunissent deux choses importantes: ce sont des économies organisées et avec un volume important", commente M. Perfeito.

Les Brics pourraient-ils profiter du sommet pour envisager de s'élargir à de nouveaux pays membres ? "Ce n'est pas à l'ordre du jour", a répondu la présidente Dilma Rousseff vendredi devant la presse.

Après le sommet se tiendra jeudi dans la capitale brésilienne un forum inédit "Chine-Amérique latine" avec la Celac (la Communauté d'États latino-américains et caraïbes).

Une nouvelle preuve de l'intérêt de Pékin pour cette région où ses investissements ont atteint l'an dernier 16,5 des 90 milliards de dollars placés à l'étranger.