calendar 29/04/2014

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Côte d'Ivoire : vers un rebond dans le coton ?

Côte d'Ivoire : vers un rebond dans le coton ?
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Utilisation de nouvelles semences, formation des cultivateurs, réorganisation des coopératives : la filière coton en Côte d'Ivoire tente de sortir du marasme. Avec un certain succès.
Utilisation de nouvelles semences, formation des cultivateurs, réorganisation des coopératives : la filière coton en Côte d'Ivoire tente de sortir du marasme. Avec un certain succès.

Avec un objectif de production fixé à plus de 360 000 tonnes pour la campagne 2013-2014, la Côte d'Ivoire semble décidée à miser à nouveau sur la filière cotonnière. Pour y parvenir, l'État a créé en octobre 2013 un Conseil du coton et de l'anacarde, sur le modèle de l'organe chargé du café et du cacao. Cette décision sonne le retour des pouvoirs publics dans la gestion d'une filière auparavant pilotée par Intercoton, l'association interprofessionnelle réunissant producteurs et égreneurs.

Une évolution bienvenue après des années de crise. Les impayés de La Compagnie cotonnière ivoirienne (LCCI) de Sidi Mohamed Kagnassi, qui a fait faillite en 2008, auprès des producteurs avaient atteint 2 milliards de F CFA (environ 3 millions d'euros), et les retards de paiement cumulés de la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (CIDT) et d'Ivoire Coton (groupe IPS) culminaient à 1,6 milliard de F CFA. Au total, les dettes des entreprises de la filière avaient dépassé 7 milliards de F CFA. L'or blanc avait perdu de son éclat, faisant chuter le nombre de producteurs de 69 000 en 2000 à 42 000 en 2009. Le chiffre serait aujourd'hui remonté à 115 000.

C'est l'Union européenne (UE) qui, en apportant 4 milliards de F CFA en 2008, a évité l'effondrement du secteur. "Elle a joué un rôle décisif et a permis à beaucoup de petits producteurs de renouer avec la culture du coton", confirme Raphaël Manan Ouattara, l'un des leaders paysans de la filière.

L'UE a investi plus de 2 milliards de F CFA dans le projet de culture attelée (ayant recours à des animaux de trait), financé la formation des producteurs et des responsables de coopératives, la réhabilitation de leurs sièges et de leur équipement informatique. Enfin, elle a lancé un processus de regroupement des coopératives du secteur afin de limiter leur éparpillement.
Jeune Afrique source